Zoom sur La Confluence
- mars 18, 2019
- by
- Pauline
La Confluence : quinze ans d’une métamorphose réussie.
Cette langue de terre au bout de la presqu’île, coupée du centre-ville par le « verrou » de la gare de Perrache est passée de zone industrielle grise à un quartier coloré, animé, verdoyant et innovant dans bien des domaines.
Depuis les premiers coups de pioche en 2003 ç aujourd’hui la Confluence a considérablement changé tout en conservant une partie du patrimoine. Et ce n’est pas fini, si de grands noms ont signé des bâtiments très instagrammables côté Saône, le chantier se poursuit côté Rhône dans une approche architecturale plus sobre intégrant un vaste triangle et des activités tournées vers le futur – Auteur : Charlotte Pilou
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DU DÉSAMOUR À L’IRRÉSISTIBLE ATRRACTION
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Au début des années 2000, la fin progressive des activités industrielles et portuaires du Confluent laisse poindre une nouvelle destination pour ce quartier enclavé « derrière les voûtes » de Perrache, l’autoroute et les eaux. Il est question de doubler le centre-ville de Lyon, soit de construire toutes les infrastructures nécessaires sur les 2 kilomètres de Perrache à la pointe. Pour attirer les habitants et les regards sur cette zone en friche, la volonté politique est de frapper fort avec une architecture ambitieuse. C’est d’abord La Sucrière, ancien bâtiment de stockage qui est réhabilité pour accueillir en 2003 la Biennale d’art contemporain. S’ensuivent les réalisations contemporaines, voire spectaculaires, le long de la Saône tels les cubes orange et vers de Jakob + MacFarlane et plus tard, l’audacieux et inédit musée des Confluences. Un parti pris remarqué qui participe au rayonnement local et international.
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UN QUARTIER D’EXPÉRIMENTATION ET D’ÉCORÉNOVATION
Derrière cette « vitrine » qui fait désormais partie de la carte postale lyonnaise, la SPL (société publique locale) Lyon Confluence, aménageur nommé par la Métropole, conduit les différents chantiers en concertation avec la population, sur l’ensemble de la Zac 1 : soit 41 des 150 hectares du quartier. Chaque îlot réalisé mixe les usages : logement, tertiaire et commerces, ainsi que les espaces publics et les équipements qui vont de pair pour que la vie de quartier s’installe. Cette mutation d’envergure a d’emblée été placée sous le signe du développement durable et de l’innovation. Ainsi, l’ensemble Hikari (pot) liv ré en 2015 et dessiné par l’architecte japonais Kengo Kuma est le premier bâtiment à énergie positive. C’est-à-dire qu’il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme grâce à sa façade couverte de panneaux photovoltaïques bi-verres et à un système de régulation intelligent. En parallèle est aussi menée une campagne d’éco-rénovation avec les copropriétés du quartier historiques de Sainte-Blandine.
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C’EST PARTI CÔTÉ RHÔNE !
Si le long de la Saône se sont dessinés des constructions colorées, fantaisistes, c’est une écriture différente dans la continuité urbaine de cette rive, qui s’esquisse sur la partie Rhône. S’affichent petit à petit des camaïeux de blancs, des façades en béton ou en pierres plus proches du style haussmannien. Le premier ensemble de la Zac 2 a été livré ce printemps. Il s’agit d’Ynfluences Square, un îlot conjuguant maisons de ville, immeuble de belle hauteur aux courbes marquées ainsi que bureaux, crèche et commerces. Il est signé d’Herzog & De Meuron, l’agence d’architecture suisse également urbaniste en chef de la Zac 2 avec le paysagiste Michel Desvigne.
Cette deuxième phase de 35 hectares prévoit l’aménagement de l’ancienne emprise du marché de gros jusqu’en 2030. Parmi les programmes à sortir de terre en 2020, Ydeal Confluence va fermer l’esplanade François Mitterand. Imaginé par Diener et Clément Vergély, cet îlot comprend notamment une orangerie revissée en ossature bois, terre crue, arcades vitrées et toiture végétalisée qui accueillera des bureaux.
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PLACE AUX TECHNOLOGIES ET AU VIVANT !
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Dans la logique du patrimoine conservé et réhabilité, comme les docks et la prison, certaines halles de l’ancien marché de gros vont connaître une deuxième vie. La hall C4 abrite désormais l’école d’architecture d’Odile Decq ; celle accueillant la sale de concert Le Marché Gare va être écorénovée ; Les Halles aux fleurs se sont transformées en gymnase tandis que la halle Girard devient ce printemps, grâce à Vurpas Architectes, H7 (pot), un fief de la French tech lyonnaise. L’écosystème numérique local s’intègre dans cette ancienne chaudronnerie qui sera au coeur du Champ, un tribal de verdure de 5,5 hectares chapeauté par l’agence Base. Contrepoint de la zone dense au Nord, cette transversale végétale au Sud se veut un parc habité par des industries créatives, des bureaux de R&D et une grande biodiversité. Dès le départ orienté dans une logique de ville intelligente et durable, le projet Confluence se veut vertueux et son côté « laboratoire », toujours connecté au lien social. Si le Champ est encore en friche, le lieu éphémère baptisé Station Mue témoigne de sa renaturation.
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