En cette période particulière, faire entrer l’Art chez nous est l’une des belles initiatives de la galerie 1111 – Céline Moine et Laurent Giros Fine Art – . Une façon de rester créatif tout en s’évadant un peu…
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Sur ses réseaux, chaque semaine, la galerie met en exergue un coup de coeur, une nouvelle oeuvre ou un focus d’artiste contemporain.
Alors, voici ceux de cette semaine.
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Le coup de coeur de la semaine
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Louise Nevelson, NightTree (1972) – Bas relief en plomb. 75 x 62,5 cm, 97/150
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« Je veux devenir sculpteur et je ne veux pas l’aide de la couleur« , déclare, enfant, celle qui va, tout au long de sa vie, habiter l’espace avec ses sculptures massives et poétiques. Avec Night Tree (arbre de nuit), Louise Nevelson livre une sculpture… sur papier. L’oeuvre se compose en effet d’un assemblage de feuilles de plomb noir, collées sur une épaisse feuille blanche. C’est ainsi que procédait cette instigatrice majeure de la sculpture moderne : assemblant et collant des objets du quotidien, puis les peignant en noir, cette couleur dont elle était « amoureuse » parce qu’elle contient toutes les couleurs. Ici, les reliefs du noir n’en finissent pas de modeler l’ombre et la lumière.Noir et Blanc, plomb et papier, rigueur et sensualité… cette œuvre est un véritable coup de cœur par son « cubisme baroque », son élégance sans austérité, son architecture sans rigidité.
Ainsi, l’oeuvre porte le numéro 97/150. Le numéro 87/150 fait partie des collections permanentes du MoMA à New-York
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Notre focus : Peggy Viallat-Langlois
Lors de notre dernière exposition au 1111, deux collectionneurs se sont livrés à un exercice jubilatoire, chacun puisant dans la collection de l’autre. C’est ainsi que nous avons découvert la puissante peinture de Peggy Viallat-Langlois. Nous avions entendu parler d’elle auparavant, mais là, un portrait nous a fait face pendant plusieurs semaines. Bien que de petites dimensions, il a insufflé une énergie hors du commun à tout l’espace de la galerie.
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Peggy Viallat-Langlois, Portrait – Peinture au couteau. 115 x 95 cm
Diplômée de l’Ecole des Beaux-Arts de Saint-Etienne, Peggy Viallat-Langlois s’inscrit dans la grande tradition du portrait, mais d’un portrait qui fait pulser la chair, qui l’a fouille et la retourne.
Voyez ce rouge sanguin, ces bleuissures… Peu étonnant que sa peinture lui ait valu la comparaison avec Francis Bacon, hanté par ce vers d’Eschyle « L’odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux ».
Peggy travaille comme on prépare une tragédie : son « pinceau » est une arme. Un véritable couteau de boucher. « Un grand. Bien affûté et la la lame effilée ».
Enfin, l’artiste a collaboré avec Michel Houellebecq pour deux livres, l’un sur un texte tiré de « Extension du domaine de la lutte « , « Saint Cirgues en Montagne « , l’autre tiré de » La possibilité d’une île « , aux éditions du Bourdaric.